Coco Capitán
Dans Memento Mori, Coco Capitán explore la nature éphémère de la vie, en s’inspirant du concept antique de « memento mori », qui rappelle le caractère inévitable de la mort. Il s’agit d’une tentative de modifier le discours sur la mort, en transformant la conscience de la mort en un moyen de susciter une approche plus attentive et plus présente de la vie, afin de vivre pleinement dans le moment présent.
Souvent perçue comme une source de peur, la mort est réimaginée par Capitán comme une source de motivation, une force qui fait prendre conscience de la fragilité et de la valeur de la vie. La série encourage la réflexion sur l’idée qu’en acceptant notre fin inévitable, nous sommes mieux préparés à vivre avec détermination et à apprécier les moments fugaces qui passent souvent inaperçus.
Par le biais d’allégories visuelles, Capitán invite les spectateurs à contempler non seulement l’impermanence de la vie, mais aussi l’opportunité que cette prise de conscience représente. Plutôt que de se concentrer sur le désespoir, l’œuvre célèbre la beauté de la brièveté de la vie et l’autonomisation qui découle de son acceptation. Memento Mori propose la mort non pas comme une conclusion, mais comme un puissant rappel à s’engager pleinement dans le présent. En nous souvenant de notre mortalité, suggère Capitán, nous redécouvrons le sens profond de la vie.
Comme pièce centrale, Capitán expose une œuvre sculpturale représentant sa propre pierre tombale, réimaginée sous la forme d’un matelas symbolisant le repos éternel. Cette œuvre saisissante reflète le thème de la mortalité, fusionnant l’objet quotidien avec le concept de finitude.
« Je voulais qu’on me rappelle ma propre mort pour me libérer de la peur. En construisant ma propre pierre tombale, j’ai pu faire en sorte que ma fin soit présente et me rappeler le caractère précieux de la vie. Indépendamment du voyage, ma transition dans la vie ne sera pas si différente de n’importe quelle autre vie : tantôt appréciant l’expérience de la vie, tantôt s’efforçant de survivre et de rester en vie. »
L’artiste réfléchit au fait que sa génération semble avoir perdu le contact avec sa propre mortalité. Le désir constant d’accomplissement et de consommation nourrit l’illusion d’une vie sans fin, masquant la réalité du temps qui nous est imparti. Capitán suggère qu’au lieu de s’attarder sur les accomplissements, nous devrions nous concentrer sur une véritable expérience de la vie. En fin de compte, ce ne sont pas nos réalisations qui auront un sens, mais le fait d’avoir pleinement embrassé le potentiel de la vie et d’avoir trouvé la joie dans le présent.
Une série de photographies représentant des scènes diverses - du gâteau d’anniversaire au bus dans un paysage improbable (tirages gélatino-argentiques noir et blanc et c-types couleur imprimés par l’artiste) - apparaissent comme des moments suspendus dans le temps, accompagnés d’une collection de citations - certaines affichées à l’échelle d’un panneau d’affichage, d’autres griffonnées sur des bouts de papier. L’artiste qualifie ces éléments de « memorabilia », de fragments de souvenirs personnels qu’elle souhaite préserver, de traces de moments de sa vie. ” Ce sont des morceaux de vie que je cherche vraiment à rassembler. Lorsque je serai proche de la mort, je ne pense pas que je penserai à mes bonnes notes à l’université ou à l’argent que j’ai pu gagner, mais plutôt à la beauté de la lumière tombant sur les arbres à la fin d’une journée d’été, à la valeur des mots d’un ami, au plaisir de poser mon pinceau sur la toile, à la satisfaction d’imprimer cette photographie et de voir mon propre souvenir transformé en un reflet sur du papier photographique, au plaisir d’être en vie et de vivre vraiment ».
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à l’écriture
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l’écrit
ou écrire de nouveau
ce qui avait été écrit
sans y penser
l’écrire encore.
J’ai pensé que le marchand d’art me regardait froidement, puis j’ai réalisé qu’il avait simplement l’air indifférent à cause du masque de gladiateur qu’il portait pour cacher le fait qu’il pourrissait lentement de l’intérieur & son visage en décomposition.
Avant
de mourir
je veux
vivre.
À certains moments je m’assois à l’arrière
la vie m’emmène vers des lieux que je ne pensais
pas devoir voir.