Reconstitution de la porte d’entrée en marqueterie de métaux de Claudius Linossier (1926) en partenariat avec François Pouenat

En 1924 sort le film l’Inhumaine de Marcel L’Herbier pour lequel Robert Mallet-Stevens réalise une partie des décors. Il imagine notamment une architecture moderne faite de blocs géométriques superposés, et, sur le même principe, une porte d’entrée spectaculaire composée de panneaux imbriqués comme s’il s’agissait d’une peinture abstraite. Ce geste est sans doute à l’origine de la composition métallique ornant la porte d’entrée de la villa Noailles et conçue ensemble par Mallet-Stevens et le dinandier Claudius Linossier entre 1926 et 1927.
La correspondance entre l’architecte, Linossier et Charles de Noailles nous renseigne sur le processus de création où les allers-retours entre les trois hommes sont nombreux pour décider du dessin final. Le motif retenu est plus complexe que celui de l’Inhumaine, et la diversité des métaux employés crée un effet décoratif plus puissant. Les plaques, apposées directement sur la porte orientée plein sud, réfléchissent la lumière du soleil et agissent comme un signal. Leur agencement rappelle directement l’architecture de la villa avec ses angles droits, ses lignes claires et ses porte-à-faux en béton.
Claudius Linossier (1893-1953)
Le dinandier, orfèvre et sculpteur lyonnais, Claudius Linossier, a marqué sa discipline par son abandon des courbes de l’Art nouveau au profit de motifs plus stricts et géométriques inspirés des modèles antiques. Il a perfectionné sa technique au point d’atteindre, grâce à ses recherches sur les acides et la mise au point d’une « patine au feu », des nuances de tons et de coloris comparables à la peinture et résistant à l’oxydation. L’essentiel de sa production se compose de vases dont le succès durable lui a assuré une notoriété internationale. On connaît peu d’autres exemples de décors architecturaux ; la porte de la villa Noailles est en cela une réalisation aussi unique que précieuse.
Atelier François Pouenat
François Pouenat incarne la cinquième génération d’une famille de ferronniers active depuis plus de 130 ans. En héritant des dessins et archives de son père, il poursuit ses travaux dans les domaines des arts décoratifs et de la création contemporaine. Il collabore ainsi régulièrement avec des artistes, des designers ou des architectes d’intérieur en mêlant pour eux techniques anciennes et technologie numérique.

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