Gala Vernhes-Chazeau

SOLEIL BLANC

Soleil Blanc est une vision de vestiges.
Avant le deuxième millénaire, la couleur existait, des teintes que nous ne connaissons pas. Le soleil, d’année en année, a fini par décolorer l’entièreté du paysage.

Entrant par la fenêtre, la lumière a brûlé l’espace. L’eau de mer, à son tour, a déplacé, réorganisé les scènes intérieures de manière aléatoire. Les textiles et le mobilier de la pièce se sont mêlés à des formes organiques et minérales ; des coraux, des éponges de mer. Les livres empilés se sont soudés, agglomérés. La vaisselle, comme lors d’un naufrage, s’est couverte de sédiments, formant des piles instables et brisées.

La pièce est devenue le terrain de fouilles, l’empreinte archéologique d’un mode de vie et d’une culture que nous peinons à reconnaître. Les fonctions des objets et leur époque ne sont plus lisibles. Les lignes de plastique ou de pierre se confondent avec la courbe de fossiles. L’image est celle qui pourrait survenir après nous, celle d’un lendemain de calcaire dans ce sud brûlant, à la lumière rasante, éclatante.

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