La Cupola, commandes photographiques inédites

Dante Bini pour Monica Vitti et Michelangelo Antonioni
La Cupola
Costa Paradiso, Sardaigne, Italie, 1969

Pour cette exposition, la villa Noailles invite deux photographes à réaliser chacun une série inédite à La Cupola.
François Halard et Romain Courtemanche se sont rendus en Sardaigne en janvier 2020, l’un pour la première fois et le second pour compléter une série publiées par le magazine M Le Monde en 2015.

C’est par une amie commune du Club de ski universitaire italien que Dante Bini rencontre Monica Vitti. L’architecte développe alors son système de « binishells » : des coques de béton de 12 mètres de diamètre, construites en seulement 60 minutes. Son système consiste à couler du béton sur une membrane circulaire renforcée d’une structure en acier, gonfler la membrane au moyen d’un ventilateur jusqu’à atteindre la hauteur désirée, maintenir une pression constante, et, une fois le béton durci, arrêter le ventilateur.
L’actrice, alors compagne de Michelangelo Antonioni, présente l’architecte au réalisateur. Hanté par les plages de Sardaigne découvertes lors du tournage du Désert rouge, Antonioni commande à Bini la construction d’une maison sur la Costa Paradiso. La condition imposée : ne jamais en publier les images ni l’adresse de la villa. L’architecte accepte.
Les deux hommes passent une semaine sur les lieux, afin de s’imprégner de ce qui, pour Antonioni, doit être l’essence de la maison : « Je veux sentir l’odeur des rochers ». La maison doit être un « environnement sculptural », une coquille vide selon l’idée formulée par ceux qui y vivent.
La villa est réalisée en une journée de 1964, selon le système de construction semi-sphérique en béton. Du granit local est ajouté au ciment pour rapprocher sa couleur de celle des rochers alentour. Le sommet du dôme est découpé selon une forme libre, créant un jardin central planté de fleurs et de végétation locale, baigné de soleil et de pluie.
La maison d’été devient une maison de toutes saisons, sauf pour Monica Vitti, que la crainte de l’avion comme du bateau éloigneront de la « somptueuse lune léopardienne en béton » créée par Dante Bini (Lucio Fontana).

Photographies de François Halard
Photographies de Romain Courtemanche

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