“Librairie-boutique” par François Champsaur

Le chêne, la canne de Provence, les agaves, le châtaignier, font partie du paysage intemporel de
la Méditerranée. Sa forme, sa diversité, sa poésie naturelle sont ma principale source d’inspiration. Pour célébrer avec un peu d’avance le centenaire de la villa Noailles, j’ai voulu donner un nouveau souffle à la boutique en remodelant complètement son architecture, composée de pièces de tailles et de hauteurs différentes. J’ai imaginé un premier axe central avec une grande voûte en plâtre, une forme et un matériau qui dégagent une certaine sérénité.

Dans la perpendiculaire de cette voûte, j’ai créé un axe visuel qui, s’articulant autour d’un large miroir, permet de refléter à la fois les jardins de la villa et l’entrée de la boutique entièrement habillée de cannes de Provence. J’ai dessiné de longs meubles en chêne qui reprennent la forme des tuiles de bois. Ils sont surplombés par des étagères en plâtre, de la même dimension, façonnées par l’atelier Turco Staff, leur forme étirée souligne le dessin de la voûte. Placé au centre de celle-ci, un grand luminaire en bambou, du designer Samy Rio, éclaire l’ensemble tandis que deux appliques en forme de feuilles d’agave en bronze réalisées par la maison Delisle Paris animent l’entrée de la boutique. Dans la partie située sous la verrière, j’ai imaginé une pergola à travers laquelle les rayons du soleil créent un jeu d’ombres et de lumière sur le mobilier en rondins de châtaignier, réalisé par l’atelier Chastersèn.

Pour faire la liaison entre la pièce voûtée et ce jardin d’été, un grand ciel dégradé peint par les ateliers Meriguet-Carrère donne une impression d’infini à l’ensemble. L’artiste protéiforme Thomas Mailaender a créé pour l’occasion une oeuvre composée de six blocs de lave émaillée formant une table, qui prend place dans la pièce principale. Quant au galeriste Nicolas Veidig (Double V Gallery), il nous confie L’Hippocampe, une très belle pièce en volume de l’artiste
Maximilien Pellet.