Guillaume Aubry, Et je fermerai les yeux quand tu disparaîtras
Pour célébrer le Centenaire de la commande de la villa Noailles à Hyères par Charles et Marie-Laure de Noailles à l’architecte Robert Mallet-Stevens, l’équipe du Centre d’art d’intérêt national de la villa Noailles a organisé un concours ouvert au printemps 2023, à destination des artistes plasticiens à l’issue duquel le projet de l’architecte, artiste et docteur en art Guillaume Aubry a été sélectionné par un jury composé de personnalités qualifiées et de représentants des différents services impliqués (Drac, service des Monuments historiques, commissaires d’exposition, directeurs d’institutions artistiques…), choix confirmé par le Conseil national des œuvres dans l’espace public lors de la commission de septembre 2023.
Cofondateur de l’agence d’architecture Freaks à Paris, Guillaume Aubry est également diplômé des Beaux-Arts de Paris, enseignant en design d’espace à l’École des arts décoratifs et titulaire d’un doctorat de création sur l’expérience esthétique des couchers de soleil.
Le nom de son installation, Et je fermerai les yeux quand tu disparaîtras, est issu d’un intertitre du film les Mystères du château du Dé de Man Ray et Jacques-André Boiffard (1929), une des premières archives filmées de la maison au moment de sa livraison. Charles de Noailles avait déclaré à Mallet-Stevens : « Je veux le soleil le matin dans les chambres à coucher et le soleil de l’après-midi dans le salon, parce que c’est pour avoir le soleil que j’irai dans cette maison. » C’est la raison pour laquelle la villa est orientée plein sud (en dépit des règles appliquées normalement dans la région), et dont la façade suit toute la course du soleil.
L’œuvre tire parti de cette situation et consiste en l’installation de douze disques de laiton, sur la façade du bâtiment, qui reflètent chacun tour à tour la lumière du soleil. Les disques de 28 centimètres de diamètre, soit un cinq milliardième de soleil, sont montés sur une rotule métallique, elle-même vissée dans la maçonnerie existante, en respectant les préconisations d’accrochage et de réversibilité pour un bâtiment classé au titre des monuments historiques. Il s’agit donc d’un projet qui s’ajoute discrètement à l’architecture de la villa Noailles, sans empiéter sur la surface au sol ou entraver aucune des nombreuses activités culturelles du Centre d’art.