Naturisme, Portraits de la peintre Honor David-Gell à l’île du Levant, photographe inconnu, 1932-1933 Collection Léonard Lassalle et photographies de Arlette Kotchounian
Collection Léonard Lassalle
Scénographie de Marc Turlan, scenography by Marc Turlan
Dans le cadre de l’exposition Paradis naturistes présentée au Mucem, Marseille, as part of the exhibition “Paradis naturistes” on display at the Mucem, Marseille
En partenariat avec Puntoseta, in partnership with Puntoseta
Fruit d’une collecte d’envergure, l’exposition « Paradis naturistes » s’intéresse pour la première fois aux communautés naturistes en rassemblant des objets privés, provenant de pratiques populaires, et des œuvres muséales.
Héritière des pratiques allemandes et suisses, la France a construit au début du XXe siècle diverses voies de contact avec la nature qui composent une véritable nébuleuse naturiste : médecines dites « naturelles », anarchisme, hygiénisme, nudisme, végétarisme, sport en pleine nature et philosophies ésotériques. Les communautés représentées dans cette exposition ont vu le jour à partir des années 1920 et toutes ont donné naissance à des architectures originales. Dans les années 1950 émerge un naturisme plus populaire, avec la création des Clubs du Soleil et de la Fédération française de naturisme. La France est aujourd’hui la première destination touristique au monde pour les naturistes.
L’histoire des naturismes est bien sûr celle de notre rapport au corps, à la pudeur, et aussi celle de l’évolution des mœurs et des normes. Les pionniers ont construit des utopies nourries d’aspiration à la liberté, à l’émancipation, à l’égalité et au respect. Ils ont accompagné, pour certains, les combats écologistes, antimilitaristes et féministes. Cependant, ces contre-cultures étaient également normatives, promouvant comme seul modèle celui de corps minces et sportifs, avec la surexploitation de corps féminins, fortement érotisés, en contradiction avec l’esprit d’égalité revendiqué. De nos jours, de nouvelles pratiques mettent à mal ces stéréotypes, à la faveur d’une nouvelle écologie corporelle et sociale.