Sybold Van Ravesteyn, reconstitution de la chambre d’amis (1925-26)

Lancée en 2023 à l’occasion du Centenaire de la villa Noailles, la reconstitution de la chambre d’amis du deuxième étage se poursuit. Présentés depuis l’été dernier, les meubles ont été reproduits, en partenariat avec le Mobilier national, d’après le seul fauteuil existant à ce jour ainsi que les nombreuses archives photographiques et grâce aux dessins et courriers échangés par Sybold Van Ravesteyn et Charles de Noailles.
Dans l’année, le lit, le fauteuil, la coiffeuse et le bureau, d’abord livrés en bois brut, retrouveront leurs couleurs au plus près de celles d’origine. En partenariat avec l’Atelier Meriguet-Carrère, des recherches sont menées afin d’estimer les teintes en s’appuyant sur les archives et sur la gamme chromatique de meubles existants produits dans les mêmes ateliers au début des années 1920.
Repéré par Charles et Marie-Laure de Noailles, le mobilier de l’ingénieur néerlandais Sybold Van Ravesteyn leur inspire la commande intégrale d’une chambre d’amis pour le clos Saint-Bernard à Hyères.
« L’esprit novateur s’accorde parfaitement avec l’architecture de Mallet Stevens, très influencée par le travail des architectes et designers néerlandais. Leur commande à Van Ravesteyn pour l’aménagement d’une chambre d’amis au deuxième étage date de la fin 1925. Le mobilier, fait à Utrecht dans l’atelier Middelbeek, arrive début 1926 par bateau à Marseille. Van Ravesteyn suit de près la réalisation sur place en étroite collaboration avec l’architecte Léon David et demande à ce dernier de respecter le choix des couleurs, car il s’agit pour lui d’une œuvre d’art totale. L’intérieur sera complété par ses luminaires et par une œuvre de Piet Mondrian, Tableau II, achetée fin 1925 par les Noailles à Paris sur le conseil de Sybold Van Ravesteyn. La chambre est photographiée peu après et publiée ensuite par le critique d’art Christian Zervos dans la célèbre revue Les arts de la maison. 1 »
Plus confidentiel en France que le Bauhaus, le mouvement radical De Stijl suscite pourtant l’intérêt du couple qui est attentif aux nouveautés présentées à l’Exposition internationale des arts décoratifs de 1925, qui côtoie la galerie Jean Désert et qui est tenu informé des productions les plus novatrices par l’architecte de leur maison, Robert Mallet-Stevens. Membre du mouvement, Theo Van Doesburg a conçu pour la villa d’Hyères, la peinture murale de la Chambre des fleurs, 1924-1925, pièce destinée à la confection de bouquets.

1 Extrait du texte de l’historienne de l’art Monique Teunissen, publié dans le catalogue Design Parade Hyères 2023.

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