Holiday magazine
le 27 juin 2019Holiday magazine a eu deux vies. Celle d’un mythe de la presse américaine, d’abord, du crépuscule des années 1940 à 1977. Puis, celle qu’il mène aujourd’hui, depuis sa résurrection à Paris en 2014. Mais quelle que soit l’incarnation, sa raison d’être, elle, reste la même : raconter, par le texte et l’image, avec une exigence esthétique totale, une destination précise.
La raconter, mais aussi la rêver. Des montagnes himalayennes aux ruelles de Jérusalem, Holiday dépêche, depuis toujours, les meilleurs photographes et les plus grands écrivains partout où le monde doit être aimé, capturé et réenchanté. Entre hauteur et légèreté, le magazine fantasme ses étapes autant qu’il les décrit. Pour mieux redonner un sens à l’ivresse du voyage. Holiday doit être une transe, passagère mais indispensable. Ses textes n’occultent pas le réel tel qu’il est et tel qu’il va, mais ils choisissent de le raconter avec l’élégance amusée qui favorise et encourage les excursions immobiles. Ses images, elles, racontent aussi l’évidence et la nécessité du départ. Celle, par exemple, d’une expédition en Méditerranée qui demeure, avant d’être une mer, un coin du monde ou une histoire partagée, une idée. Un mot-monde qui, en quelques lettres, assemble et suture des paysages grecs, des rivages africains, des ports français ou des villes italiennes. C’est la promesse d’un séjour à la fois unique et pluriel. Une promenade hors du temps, ou un voyage imaginé dont on se souvient avant de l’avoir fait. Mais la Méditerranée est aussi, et surtout, une somme de plaisirs. Ceux qu’Holiday chérit depuis ses premières années. Une synesthésie bleue et blanche gorgée de parfums, de lumières, de tissus légers ou absents et de mille autres douceurs conjuguées. Un chœur de mélodies antiques et de chants contemporains mêlés. Une certaine idée du savoir-vivre, du savoir-regarder et du savoir-sentir. Un rêve qui a toujours été une réalité.