Studio Marcel Poulain, Clémence Plumelet et Geoffrey Pascal, Arrivée au palais d’été

Studio Marcel Poulain, Clémence Plumelet et Geoffrey Pascal, Arrivée au palais d’été - © Villa Noailles Hyères

photographie par Théo Giacometti,
commande photographique du festival

lauréats du Prix du Mobilier national 2021
Projet réalisé en partenariat avec Atelier de Recherche et de Création du Mobilier national

Clémence Plumelet et Geoffrey Pascal – qui ont tout récemment fondé en duo le studio Marcel Poulain – ont bénéficié pendant neuf mois d’une résidence de création au sein du Mobilier national. Ils y ont développé un meuble changeant, élément central de cette nouvelle scénographie dont le prototype a été réalisé par l’ARC – Atelier de Recherche et de Création interne au Mobilier national avec le soutien du Lit national. À l’aube estivale, au centre d’un salon encore endormi – entouré de meubles assoupis sous leur voile de soie, le canapé Terence a l’air d’avoir été déployé dans un mouvement instantané qui marque l’aboutissement du périple vers ce palais méditerranéen. Ce qui apparaissait comme un coffre de transport offre une assise et un dossier confortables au repos des voyageurs. C’est ainsi toute une recherche sur le caractère transportable des meubles qu’a menée le studio Marcel Poulain – en réponse à l’itinérance des collections du Mobilier national, déposées au sein d’ambassades et autres vitrines de la République. Le canapé Terence – dont le nom est un clin d’œil aux nombreux voyages sur les routes françaises retranscrits dans Terence Conran’s France (1987) du designer éponyme –matérialise la fusion d’un contenant et de son contenu en un seul et même objet. C’est donc l’image d’une malle de voyage d’époque qui a servi de point de départ aux designers. Son volume a été affiné, ses lignes adoucies. Le dialogue avec l’ARC – et la manufacture privée du Lit national – a ensuite permis de préciser le design du meuble. La réflexion sur son caractère restaurable a abouti à la réalisation, pour son enveloppe, d’un contre-plaqué moulé de feuilles de frêne français, une essence garante d’une bonne résistance au processus de moulage et d’un entretien aise. Le défi lié au rapport du volume et du poids associé au choix des designers de ne travailler qu’avec des matières naturelles, les a conduits à se rapprocher d’une manufacture de literie d’excellence réputée pour sa sélection écologique. Chaque élément du canapé
Terence a été pensé démontable et trouve sa place et sa fonction à l’ouverture et à la fermeture de la structure. Ainsi, les poignées, qui rendent possible le transport du meuble fermé , servent aussi à fixer le coussin d’assise en position ouvert ; les pieds, qui se glissent dans la coque en position fermée, permettent à l’ouverture de maintenir ensemble l’assise et le dossier. Enfin, les boucles des sangles, sécurité de fermeture pour le transport, maintiennent le coussin dorsal en place une fois le canapé déployé. De manière à optimiser l’ergonomie de la structure, l’ARC a notamment proposé la solution ingénieuse d’une charnière textile, qui permet la fermeture de la malle et apporte son bombé au dossier en position ouverte. Ainsi le fil rouge de la réflexion développée par le studio Marcel Poulain, que l’on perçoit dans tous les détails de la conception du meuble, répond à la mission la plus fondamentale du Mobilier national : permettre la circulation aisée des pièces de sa collection d’institution en institution, tout en assurant leur bonne conservation. Dessiné spécialement par le studio Marcel Poulain pour Terence et édité par Le Manach, le tissu « À travers champs » qui donne à voir des blés battus par le vent, raconte aussi le cheminement de ce meuble. Outre un ensemble d’éléments empruntés aux collections du Mobilier national, d’objets chinés par Julie Barrau (galerie OU) et par le studio Marcel Poulain, et d’éléments de décor en céramique réalisés par Victor Marqué, la scénographie met en scène la reproduction imprimée, avec le soutien de Pierre Frey, d’une tapisserie de Jean Picart Le Doux de 1946. L’été, extrait de ses Quatre Saisons, est ici une allusion à l’éveil de la belle saison qui donne le ton de cette mise en scène

Exposition réalisée en partenariat avec :
Lit national, Rubio Monocoat, Société Choletaise de Fabrication, l’atelier tapisseries-décor, les ateliers de
restauration du Mobilier national, Pierre Frey, Terre du monde, Galerie OU, Moutte et Givaudan, Carré Sol, Nicolas Pujol, A.bsolument, le Manach Tissu, Atelier Palouma

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