Adrien Vescovi

du 25 avril au 26 mai 2019

Le temps semble être la lymphe qui irradie la façon de procéder d’Adrien Vescovi et constitue l’origine de son travail. C’est aussi sur l’instant que l’histoire de la philosophie s’est longuement penchée comme fondement même de l’étude du concept du temps. Il révèle le sens profond du verbe dont il provient : instaurer (instare) au sens de créer, d’implanter, de mettre en place, ou bien celui de rester, de perdurer. Non à la manière d’un souverain despote, mais plutôt à celle de rester au plus près, d’appuyer, de talonner, de donner quelque chose dans sa nature la plus riche pour incorporer tous les changements. L’instant a donc un caractère alchimique, tout comme le travail de Vescovi qui découle d’un long processus de gestation où l’empreinte creusée par les mains de la nature et celles de l’artiste semblent fusionner. L’urgence dans son travail est le devenir du temps, son marquage en strates qui s’installe avec force. L’histoire est là, présente, quand bien même elle est matière. Le Temps prend toute sa spatialité, accentué par des détails météorologiques qui rappellent l’absolue densité, l’impossibilité de le penser de façon transcendantale mais plutôt comme une force intimement liée à la matière.
Plus de cent tableaux uniques constituent ici l’idée d’un squelette, tels des enregistrements de plusieurs substances à caractère évolutif, biologique, rappelant un système d’incubation. Le dispositif mis en place aux Salins pour l’occasion se montre dans toute sa fugacité, frappé par le soleil, tordu par la pluie, exposé à un devenir, dans un dialogue de danses, d’espaces et d’équilibres en symbiose avec l’architecture du lieu.

DOMENICO DE CHIRICO

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