Révélations Emerige 2021

from 4 December 2021 to 12 February 2022

CONFORMÉMENT AUX DIRECTIVES GOUVERNEMENTALES, ET POUR GARANTIR VOTRE SÉCURITÉ, LA PRÉSENTATION DU PASS SANITAIRE EST OBLIGATOIRE À PARTIR 12 ANS TOUT COMME LE PORT DU MASQUE.

Programmation villa Noailles hors les murs

FIREPLACES
Exposition collective des 12 artistes de la Bourse Révélations Emerige 2021
Du 4 décembre au 12 février 2022
ENTRÉE LIBRE
Du mardi au samedi de 11h à 18h

Hôtel des Arts
Centre d’art Toulon Provence Méditerranée
236 bd Maréchal Leclerc 83000 Toulon

LA LANGUE DANS L’OREILLE
ZOHREH ZAVAREH
Lauréate du Prix villa Noailles des Révélations Emerige 2020
ENTRÉE LIBRE
Du 4 au 17 décembre 2021
Du mercredi au samedi de 11h à 17h et le dimanche de 11h à 13h

Du 18 au 23 décembre 2021 de 10h à 18h

Du 29 décembre 2021 au 13 février 2022
Du mercredi au samedi de 11h à 17h et le dimanche de 11h à 13h

Ancien Évêché
69 Cours Lafayette 83000 Toulon

Depuis 18 mois, l’impact de la crise sanitaire sur le monde de la culture et des arts est considérable.
C’est pourquoi, en tant qu’acteur engagé, nous avons maintenu nos efforts et réaffirmé notre soutien aux artistes et aux institutions avec lesquelles nous agissons. Cette année encore, plus de 10 000 jeunes vont ainsi bénéficier de nos programmes d’éducation artistique et culturelle et être confrontés à la création et aux savoirs.
Les artistes sont eux aussi, et plus que jamais, l’une des priorités de notre politique de mécénat. La commande à de jeunes plasticiens dans le cadre de l’exposition “Napoléon ? Encore !” au musée de l’Armée aux Invalides en est l’une des illustrations.
La Bourse Révélations Emerige est au cœur de notre soutien à cette jeune création. Depuis son lancement il y a 8 ans, plus de 80 artistes ont bénéficié de ce tremplin et ont été exposés au regard des professionnels du marché de l’art et des amateurs d’art contemporain. Aujourd’hui, la majorité d’entre eux a rejoint une galerie et connaît une actualité artistique. Signe du succès de ce programme, nous avons reçu cette année plus de 1 000 dossiers de candidatures.
C’est dire combien fut difficile, pour Gaël Charbau, commissaire, Paula Aisemberg, directrice des projets artistiques d’Emerige, Benoît Porcher, fondateur de la galerie Semiose, partenaire de cette 8e édition, et moi‐même, d’effectuer cette sélection. Il en découle l’exposition collective FIREPLACES où le travail protéiforme de 12 artistes qui portent un regard brûlant et sans concession sur le monde d’aujourd’hui.
Il sera à découvrir 16 bd Raspail, tout près de Beaupassage, dans le Paris historique du 7e arrondissement, écrin conçu par Emerige et qui offre un parcours d’art contemporain unique et inédit.
Enfin, parce que notre volonté est de faire rayonner la jeune création dans tous les territoires et auprès d’un public toujours plus large, je suis heureux de voir renouvelé notre partenariat avec la villa Noailles et la Métropole de Toulon et que soit offerte l’opportunité à l’un des nommés de la 8e édition des Révélations Emerige d’être exposé au Centre d’art contemporain d’Ivry – Le Crédac, à la programmation reconnue et exigeante.

Laurent Dumas,
président du Groupe Emerige

FIREPLACES

Depuis sa création, la Bourse Révélations Emerige ne cesse d’explorer les territoires de jeu des jeunes artistes contemporains. Leur univers est mouvant, en prise avec le présent et nourri par les signaux d’un monde complexe, en crise et en mutation. La grande diversité des formes qu’ils imaginent ou des médiums qu’ils utilisent dresse une cartographie de l’imaginaire d’aujourd’hui :
que peut‐on encore inventer, quels points pouvons‐nous relier, quel nouveau regard pouvons‐nous poser sur les formes, les modes et les idées qui nous entourent, nous nourrissent, nous hérissent…? Dans ces approches plurielles, il n’y a plus de centre, plus de mouvement qui ferait « école », mais une cascade de possibles, simultanés. Il n’y a pas un goût qui serait dicté au milieu, mais une multiplication d’étincelles, un vent artistique porté par une énergie centrifuge. Génération spontanée dans ses engagements, ces artistes allument des feux esthétiques, critiques, politiques ou poétiques qui réchauffent nos imaginaires.
Ils nous défendent d’envisager le monde de façon caricaturale : à ceux qui voudraient une lecture binaire et simplifiée, ils répondent par la pratique d’un nouveau cosmopolitisme.
Les Révélations Emerige s’établissent pour eux à un carrefour : en donnant de l’espace à ces jeunes artistes, nous les aidons à gagner un peu plus l’attention du public. Dans cette aventure, la complicité essentielle qui se noue avec la galerie que nous invitons à chaque édition est déterminante.
La grande acuité avec laquelle Benoît Porcher, fondateur de la galerie Semiose, a évalué les candidatures nous a permis d’établir une sélection
très diverse, qui ne laisse aucun doute quant à la magnitude de leur engagement artistique. Les douze artistes présentés cette année, dans les champs de
la peinture, de la sculpture, du film, de la photographie et de la performance ont certainement ceci en commun : leur intensité.

Gaël Charbau, commissaire d’exposition

ZOHREH ZAVAREH - LA LANGUE DANS L’OREILLE

LAURÉATE DU PRIX VILLA NOAILLES DES RÉVÉLATIONS EMERIGE 2020

Le Prix villa Noailles des Révélations Emerige 2020 a été décerné à l’artiste Zohreh Zavareh et est doté d’une résidence de création de 3 mois à la villa Noailles au sein du Château Saint‐Pierre.
Lors de son séjour, l’artiste invitée se voit offrir la possibilité de profiter des compétences et des liens tissés entre la villa Noailles et des artisans locaux. Ainsi, Zohreh Zavareh a pu résider deux semaines au sein de la poterie Ravel (à Aubagne) et recevoir le savoir‐faire de ses artisans potiers.

Zohreh Zavareh puise dans le théâtre certains codes qui nourrissent sa pratique. Elle entretient un rapport particulier avec les objets du quotidien qu’elle dote d’une voix pour prendre la parole et témoigner du monde qui nous entoure. Proche d’une conception animiste, l’artiste investit ces protagonistes inattendus qui habitent nos espaces avec différentes significations. Attentive aux êtres et aux choses qui l’entourent, Zohreh Zavareh veut en dévoiler toute leur beauté par le détour de la fiction. Sa démarche s’appuie sur un travail d’écriture qui dessine les répliques du récit dont les personnages sont les objets. Aussi le public est invité à imaginer l’histoire qui donne vie à ces objets pour reconsidérer notre rapport à ce que l’on considère comme vivant et non‐vivant l’exposition Un monde à votre image à l’occasion de la 7e édition des Révélations Emerige, à Paris et à Toulon, ainsi qu’à Marseille dans le cadre de la 13e édition des Arts Éphémères.


LA LANGUE DANS L’OREILLE

Ma conscience m’épuise.
Je ne dis pas tellement ça pour faire l’intéressant (c’est un autre problème, également pénible), mais la lecture récente du Cosmos de Gombrowicz m’en a fourni une vision plutôt claire par l’intermédiaire de Witold, son narrateur : dans un monde cerné de signes, vouloir trouver du sens à tout, c’est littéralement épuisant1. Dans une exposition d’art contemporain, c’est à peu près la même chose – exacerbée par le fait qu’ici, il y aurait un mystère à percer, une énigme à résoudre… C’est en tout cas ce qu’on essaye régulièrement de nous faire croire. Une exposition de Zohreh Zavareh, sur ce point bien spécifique, n’a donc rien d’une promenade de santé pour quiconque s’accroche un peu trop au désir de tout comprendre. Trop de questions en suspens, trop de signes qui fourmillent.
J’emploie ce dernier terme volontairement, car vous l’aurez peut‐être remarqué : sur la combinaison écrue qui repose sur la chaise, des petites fourmis s’agglutinent à l’endroit du col, des aisselles, du pubis, entre les cuisses…. De loin évidemment, on dirait des poils très noirs sur une peau claire. Lorsqu’on s’approche en revanche, ça ne fait pas de doute. C’est de la peinture. Et ça représente des fourmis. La combinaison pourrait ainsi être un costume de scène couleur chair – une illusion de nu en version habillée. Mais c’est déjà là une projection et ce simple fait demeure : cette enveloppe de corps ramollie n’a pas de poils, mais des fourmis qui lui squattent aux jointures.
Dans quel monde voit‐on ce genre de choses‐là, des fourmis‐poils ? Dans la mythologie peut‐être : la malédiction d’un dieu qui punirait par la chatouille d’insectes ? Zeus l’ayant décidé, Prométhée s’est bien fait becter le foie chaque jour par un vautour. Ça pourrait aussi être le fruit d’un mauvais rêve, ou d’un vilain conte de fée avec une curieuse morale à la fin ?

Aucun indice ne viendra accréditer une thèse plutôt qu’une autre.
Passons donc à autre chose, pour voir comment tout ça communique. Sur la table, face à la chaise, il y a les deux morceaux brisés d’une coquille d’œuf. Entre les deux, une petite flaque informe de blanc écrasé. Là où on aurait attendu du jaune, la gueule d’une bête (un peu humaine, un peu féline) pousse dans la matière opaque et brillante. On commence à comprendre que dans cette manière de faire de l’art, une chose vaut souvent pour une autre : des fourmis pour des poils, une tête de chimère pour du jaune d’œuf… Elles ne s’en tiennent d’ailleurs pas à cette apparition visqueuse, ces têtes : les voici remplaçant des poignées de porte aux quatre coins de l’ancien évêché, suspendues comme des gargouilles orphelines. Non seulement il est question de métamorphose ici, mais ces présences surgies des choses braquent leurs regards en direction d’un lieu qui dévoilent ses secrets au compte‐goutte.
Retour à la table : des mains en tissu rose, percées de stigmates dont chacun·e verra la ressemblance qui lui sied – personnellement j’ai décidé d’y voir une paire de paupières closes, très rougies. Au sol, des chaussures effet peau de serpent semblent avoir été enlevées à la hâte. À travers ses traces, l’humain persiste en ces lieux. De plus en plus curieusement, on se dit qu’il pourrait s’agir des accessoires d’un corps absent non pas de la scène, mais de ses coulisses. Où s’est alors retiré le personnage principal de cette histoire ? Est‐ce la montre posée plus loin qui l’a absorbé, puisque en son cadran réside un individu comme emprisonné dans le temps ?
Je vous l’ai dit dès le début de ce texte, ma conscience a quelque chose d’épuisant2, et les bribes d’histoire que Zohreh Zavareh me livre ne font qu’attiser son feu. Il n’y aurait certainement qu’assez peu d’intérêt pour vous d’en suivre les divagations continues, aussi j’aimerais terminer en prenant un peu de recul sur ce qui se passe entre ces murs afin d’évoquer ce travail de façon plus générale.
Il paraît inutile de dire que cette artiste ne cherche pas tant à se jouer de nous que de suivre le fil des récits qui lui parviennent. N’enquêtons pas à en comprendre les raisons, ni à en démêler le mystère, mais demandons‐ nous plutôt ce que ces histoires, et les objets qui leur résistent, peuvent aussi nous transmettre. L’autrice américaine Ursula K. Le Guin, qui a défendu une approche éthique de la science‐fiction, a décrit dans un court essai intitulé « Le langage de la nuit » les pouvoirs possibles des littératures de l’imaginaire. Parmi ceux‐ci, elle propose que libérer la narration de faits réalistes et « contourner les raisonnements verbaux »3 favoriserait une certaine compréhension du monde. La perspective nécessite certes d’être désaxée, mais elle emprunte le champ des hypothèses pour chambouler la prétendue linéarité d’un rapport au réel. Cela peut paraître un peu grandiloquent dit ainsi, mais c’est à travers ces détours et aberrations, je crois, que s’exprimera le mieux le fait qu’il n’est qu’une constante construction – et qu’il nous appartient d’en faire apparaître la nature arbitraire.

Franck Balland

© Blandine Soulage - © Villa Noailles Hyères

© Blandine Soulage

© Luc Bertrand - © Villa Noailles Hyères

© Luc Bertrand

© Luc Bertrand - © Villa Noailles Hyères

© Luc Bertrand

© Luc Bertrand - © Villa Noailles Hyères

© Luc Bertrand

© Luc Bertrand - © Villa Noailles Hyères

© Luc Bertrand

© Luc Bertrand - © Villa Noailles Hyères

© Luc Bertrand

© Luc Bertrand - © Villa Noailles Hyères

© Luc Bertrand

© Luc Bertrand - © Villa Noailles Hyères

© Luc Bertrand

LE COMMISSAIRE DE L’EXPOSITION: GAEL CHARBAU

Gaël Charbau est un directeur artistique et commissaire indépendant vivant à Paris. Il a fondé Particules en 2003, un journal d’art indépendant gratuit qu’il a dirigé jusqu’en 2010. Il collabore avec la Fondation Hermès depuis 2012 et avec le programme Audi Talents depuis 2013. De 2014 à 2017, il a été responsable de la programmation arts visuels au Collège des Bernardins à Paris. En 2014, il crée avec Laurent Dumas et Angélique Aubert la Bourse Révélations Emerige, dédiée à la promotion des jeunes artistes de la scène française. Depuis 2015, il est conseiller artistique pour Universcience (Cité des sciences et Palais de la découverte). En 2018, il est nommé directeur artistique de la 18e édition de Nuit Blanche, et devient en 2020 le directeur artistique du village olympique et paralympique de Paris 2024, avec l’agence Manifesto. Depuis 2011, il a organisé une cinquantaine d’expositions, en France, en Europe et en Asie.

À PROPOS D’EMERIGE

RÊVER, CRÉER, ÉRIGER UNE VILLE PLUS INNOVANTE, PLUS DURABLE ET PLUS GÉNÉREUSE
Depuis 30 ans, Emerige dessine avec passion, exigence et responsabilité le Grand Paris de demain. Tous nos projets immobiliers ont pour objectif de contribuer au mieux‐vivre ensemble dans une ville plus belle. Les logements, les bureaux et les commerces que nous concevons sont autant de lieux de vie où le bien être des habitants, la singularité et la durabilité architecturale sont des préoccupations centrales et où l’art et la création artistique contemporaine tiennent une place toute particulière.

MÉCÈNE MILITANT DE LA CULTURE
Défenseur passionné de la création contemporaine, Emerige soutient année après année des événements en France et à l’étranger, qui s’attachent à faire rayonner la scène artistique française.
À travers la Bourse Révélations Emerige créée en 2014, il offre à la jeune génération d’artistes plasticien·ne·s la possibilité de se faire connaître
et d’intégrer des galeries de premier plan. Convaincu que l’art peut changer le quotidien, Emerige encourage le rapprochement de la culture avec tous les publics, notamment les plus jeunes. Il soutient des programmes d’éducation artistique et culturelle parmi lesquels « Une journée de vacances à Versailles », la Fondation du Collège de France, le Festival d’Automne ou encore La Source de Gérard Garouste. Chaque année, 15 000 enfants bénéficient de ces initiatives. En tant que premier signataire de la charte « 1 immeuble, 1 œuvre », Emerige contribue également à l’essor de l’art dans la ville en installant systématiquement une œuvre dans chaque immeuble qu’il conçoit. Aujourd’hui, ce sont plus de 60 œuvres pour plus de 100 000 usagers et habitants de nos immeubles.

You are using an outdated browser.
Please upgrade your browser to improve your experience.