Yvon Bonnet, «Artiste peintre et céramiste potier (1922-2009)»

Yvon Bonnet
Artiste peintre et céramiste potier
(1922, Neuvy-Bouin – 2009, Hyères)

Fils d’un boulanger et d’une institutrice, Yvon Bonnet grandit près de Niort, dans les Deux-Sèvres. En 1941, à l’âge de 19 ans, il part vivre à Paris pour suivre des cours aux Beaux-Arts, tout en travaillant en tant qu’ouvrier ajusteur chez Renault sur l’île Seguin.
Au cours de la décennie, il s’inscrit, entre autres, à l’académie de la Grande Chaumière où il reçoit les enseignements d’André Lhote et de Fernand Léger. Il intègre également l’atelier Pons, réservé à la lithographie, et suit les cours de sociologie des arts plastiques de Pierre Francastel à l’École pratique des hautes études.
Ses années parisiennes consacrées à la peinture
Bien que touchant déjà à la création de céramique d’art, c’est dans la peinture qu’Yvon Bonnet s’épanouit et évolue, avec le soutien et la guidance de figures influentes – l’un de ces maîtres les plus marquants aura été le peintre et professeur André-François Breuillaud.
Yvon Bonnet commence à exposer régulièrement dans le Paris des années 1950. En 1949, il devient sociétaire du salon des Surindépendants. En 1953, il expose au salon des Indépendants et est sélectionné pour le prix Blumenthal ; il remporte le prix de la Jeune peinture (1er prix Bernard Buffet), fondé par la galerie Drouant-David.
En 1954, il obtient le 1er prix au salon des Beaux-Arts ainsi que la cinquième place lors du festival de la Jeunesse française, présidé par Jean-Picart Le Doux, pour ses toiles Les deux forgerons et Nature morte à l’usine.
En 1958, il expose au salon d’Automne (Grand Palais), au salon de Mai et au salon international de Toulon. Cette même année, il remporte le prix Pacquement (1er prix remporté par Da Silva) au Musée national d’art moderne.
En 1960, il travaille ponctuellement pour les éditions musicales Disques Barclay pour lesquelles il réalise des dessins de pochettes de 33 tours.
Orientation vers la céramique d’art et ouverture de l’atelier L. Y. Bonnet à Hyères
En 1961, à 39 ans, Yvon Bonnet quitte Paris, mué par un désir de sédentarité et de stabilité. Il souhaite également satisfaire son besoin de liberté dans ses créations et profiter davantage de sa famille, ce qui le conduit dans le Var, non loin de ses beaux-parents qui vivent sur la presqu’île de Giens. Il s’installe à Hyères avec sa femme Lysiane et ses deux filles, Yolaine et Marie-Claude, alors âgées de 9 et 6 ans.
Yvon Bonnet ouvre le premier atelier de céramique d’art de la ville, dans une ruelle d’aspect médiéval, étroite et discrète, près du Portalet, au 3 rue des Savonniers.
Les céramiques d’Yvon Bonnet sont le prolongement de sa peinture et de ses dessins, par leurs formes, leur géométrie et le travail de la couleur. Il se rend régulièrement à l’atelier Madoura, à Vallauris, lieu emblématique de la céramique, pour y parfaire ses techniques et affiner son travail sur les émaux. Il y croise d’ailleurs à plusieurs reprises Picasso lors de ses résidences.
Dans son atelier, Yvon Bonnet propose une céramique utilitaire et une céramique d’art décorative et singulière – en terre brute et émaillée ; elle reflète l’influence de sa peinture : il crée des lampes, vases, coupes, sculptures, bas-reliefs, et des compositions murales originales qui ornent les façades de cafés-restaurants, de pharmacies ou encore de villas chez des particuliers.
Lysiane, sa femme, participe à l’aventure créative et au fonctionnement de l’atelier : elle s’occupe de l’accueil des clients, de vendre les créations et également de l’émaillage des pièces utilitaires. On retrouve d’ailleurs sur les céramiques de l’artiste deux signatures distinctes : Yvon Bonnet ou Y.B. ainsi que L.Y. Bonnet ou L.Y.B. lorsque Lysiane participe à la pose des émaux.
Yvon Bonnet exerce l’activité de céramiste pendant quarante ans, jusqu’au début des années 2000. À la retraite, l’artiste qui a su donner une âme à la terre se consacre désormais au dessin, au pastel et à l’encre. Lors de ses voyages – des montagnes alpines aux roches corses, en passant par les lagunes vénitiennes – il trouve dans la luminosité méditerranéenne, les reflets de la mer, les collines de Provence, les arbres – notamment les troncs d’oliviers centenaires, et dans tous les détails que la nature peut offrir, une inépuisable source d’inspiration.
Yolaine Bonnet, Laurence et Delphyne de Peretti

  • 1.Le prix Blumenthal est décerné entre 1920 et 1954 à des écrivains, graveurs, sculpteurs, architectes, architectes-décorateurs et peintres. Voir Maximilien Gauthier, La fondation américaine Blumenthal pour la pensée et l’art français, Puf, 1974.*
Yvon Bonnet, «Artiste peintre et céramiste potier (1922-2009)» - © ©Camille Lemonnier, Villa Noailles Hyères

©Camille Lemonnier

Yvon Bonnet, «Artiste peintre et céramiste potier (1922-2009)» - © ©Camille Lemonnier, Villa Noailles Hyères

©Camille Lemonnier

Yvon Bonnet, «Artiste peintre et céramiste potier (1922-2009)» - © ©Camille Lemonnier, Villa Noailles Hyères

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Yvon Bonnet, «Artiste peintre et céramiste potier (1922-2009)» - © ©Camille Lemonnier, Villa Noailles Hyères

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Yvon Bonnet, «Artiste peintre et céramiste potier (1922-2009)» - © ©Camille Lemonnier, Villa Noailles Hyères

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